Pourquoi le prix des matières premières augmente-t-il ?
Après une crise sanitaire ayant entrainé une hausse des prix des matières premières de 31,3% en 2021 (source : site LSA), la guerre entre l’Ukraine et la Russie continue d’appuyer cette inflation.
Le rôle de ces deux pays dans l’approvisionnement des matières premières européennes est considérable. Ils fournissent plus d’un tiers du blé et de l’orge dans le monde, ainsi que 20% du maïs et plus de 50% des graines et de l’huile de tournesol d’après le site internet Euractiv.
Environ 45% des importation de gaz européennes proviennent de Russie (source : commission européenne). Le boycott appliqué à ce pays impacte de façon non négligeable les coûts de production industriels.
La filière porcine et avicole est également mise à l’épreuve. Le blé, l’orge et le tournesol sont la base de l’alimentation animale. La part de l’alimentation animale a augmenté de 65% dans le coût de production d’une volaille et de 70% dans celui d’un cochon d’après le site internet LSA, des répercussions importantes sont à venir sur le prix de la viande dans les prochains mois.
La hausse des prix pourrait faire perdre jusqu’à 7% de marge à l’industrie agroalimentaire d’après le magazine l’Usine Nouvelle, conséquences des variations à la hausse des coûts des matières premières, ajouté à celles du prix de l’énergie, de la logistique et de l’emballage.
Comment limiter l’impact de la pénurie sur la production alimentaire ?
Les industriels vont devoir adapter leur process de production pour continuer à rester profitables.
Les réserves de tournesol seront épuisées en Europe d’ici fin avril 2022. Des alternatives sont envisagées et méritent d’être développées.
De nombreuses entreprises font le choix de se tourner vers d’autres huiles végétales : huile de palme, de soja ou de colza. (source : site internet Agro-Media)
Les changements d’ingrédients soulèvent la question des potentiels allergènes pouvant être apportés par ces transformations. L’organisation Foodwatch met la pression sur les industriels français pour imposer une transparence totale vis-à-vis des changements de formulation. La DGCCRF parle de milliers de produits concernés par ces substitutions. Certains industriels européens tels que les Italiens, les Finlandais, les Britanniques et les Hollandais ont obtenu l’autorisation de ne pas communiquer les changements d’ingrédients auprès des consommateurs. (source : site Internet Agro-Media), autorisation également obtenu sur dérogation pour les Français à la fin du mois d’avril.
Comment doit-on adapter notre alimentation ?
La création de produits sans gluten est une solution pour pallier au manque de blé. Cette tendance est exploitée dans certains pays africains, où des farines de production locale sans gluten sont utilisées pour se substituer à la farine de blé. Les farines de sorgho, de millet, de fonio et de teff sont principalement employées. On remarque aussi l’utilisation de farines à base de légumineuses (cornille, niébé) et de fruits (banane). (source : Site Jeune Afrique)
Des coproduits sont également mis en valeur par un circuit de valorisation de plus en plus performant destiné à l’alimentation humaine, et possèdent de nombreux usages (texturant, intérêt nutritionnel, propriétés fonctionnelles…). La racine d’endive est par exemple un texturant 100% végétal pouvant se substituer à une viande rouge ou à du poisson dans la formulation d’un steak végétarien (source : site Internet Agro-Media).
L’innovation n’a jamais été autant d’actualité pour faire face aux nouvelles contraintes économiques et demeure un enjeu capital pour assurer la pérennité des entreprises agro-alimentaires.